Bon, ne sachant ou le mettre, je créé ce topic, comme ça tout le monde en profitera =)
Heum...c'est très pathétique =_='' Et un peu long...
I Don’t Like The Drugs
But The Drugs Like Me
“
Chaque jour vers l’Enfer nous descendons d’un pas” Charles Beaudelaire
Allongé sur son vieux matelas défoncé, posé à même le sol, Dani entrepris de prendre un CD au hasard sur la pile près de lui, puis le mit dans le lecteur de disque.
Puis il fit chauffer la cuillère avec son briquet, entoura son biceps d’une bande de tissus, et s’enfonça enfin la seringue dans la dernière veine encore intacte de son bras.
Il eut une vague pensée coupable pour Clara, qui l’avait plaqué il y a 3 jours justement pour cette merde.
Mais bien vite l’héroïne fit son effet et un intense soulagement l’envahit. Cela faisait 3 jours qu’il n’avait rien prit....Il était en manque.
Il regarda fixement le plafond, s’envolant avec les notes, voguant sur la mélodie, dansant là-haut dans les étoiles....
Puis il réalisa à travers la brume de son esprit que cette chanson sur laquelle il flottait était Ladyboy d’Indochine.
« A nos joies passées, à nos ailes, à nos étoiles »Putain, ça faisait combien de temps ?
Il s’était interdit d’écouter Indochine depuis....longtemps...
« Nous tomberons, nous rêverons encore... »Cela le replongea 5 ans plus tôt...Il s’en souvenait comme si c’était hier.
En fait, cela faisait 5 ans qu’il y pensait chaque jour....chaque heure....Qu’il n’arrivait pas à oublier. Une plaie béante dans son cœur qui ne cicatriserait jamais, condamnées à saigner.
Il n’avait pas toujours été un junkie vivant avec des loques humaines dans un squat minable, non. Il y a 5 ans, alors qu’il avait 16 ans, c’était un bon élève, qui travaillait plutôt régulièrement.
Il était en cours ce jour là. Il se souvenait des moindres détails de cette journée, gravé éternellement dans sa mémoire.
Il était en cour de math en fait. Il dessinait tranquillement sur sa table. Il faisait beau, le soleil l’aveuglait.
Puis d’un seul coup, ce fut comme si la lumière s’était ternie, comme si tout devenait gris, comme si l’univers s’effondrait !
Un sentiment de panique l’étouffa. Il eut peur. Terriblement peur.
Il se leva brusquement, bouscula tables, chaises et camarades se trouvant sur son chemin, envoya valser le professeur interloqué pour atteindre la porte. Courant à travers le couloir, sourds aux appels de son prof, il se rua au 2ème étage, ouvrit a la volé la porte d’une classe, pris le premier élève devant lui par le col, en hurlant « Où est-elle ?! Putain mais elle est où ! »
Le gars qu’il avait attrapé, comprenant parfaitement de qui il parlait, bredouilla qu’elle était partie il y a environ une heure. La panique de Dani augmenta d’un cran.
Il sortit en trombe du lycée et couru le plus vite qu’il put, hurlant son nom comme un dément.
Il ralentit lorsqu’il arriva devant chez elle, sonna plusieurs fois, puis finit par escalader son mur, déchirant son pantalon au passage, et retomba dans le jardin.
Les volets de sa chambre étaient fermés. Il l’appela. Rien.
La porte d’entrée était fermée. Il en brisa un carreau, tourna la clé restée dans la serrure, traversa son salon, montant 4 à 4 les marches de son escalier et actionna la poignée de sa chambre.
Fermée.
Pris d’un accès de terreur, il défonça la porte. Et toute la pression retomba.
Nicola Sirkis chantait doucement Ladyboy...Et elle était gracieusement allongée sur son lit.
On aurait pu croire qu’elle dormait si seulement ses draps blancs n’étaient pas si rouge...imbibés de son sang. Elle s’était tranchée les veines.
Elle était tout pour lui. Elle était sa meilleure amie, celle qui chaque fois lui remontait le moral par un sourire, sa confidente, et l’amour de sa vie....
Il l’aimait. Il l’aimait trop. Mais ses sentiments étaient les plus purs qu’il soit.
Mais elle ne l’a jamais sut. Et ne le saura jamais.
Il rentra chez lui. Pris tout ce qu’il pu dans l’armoire à alcool de son père, pris tout ce qu’il put dans l’armoire à pharmacie de sa mère, puis monta dans sa chambre.
Il s’enfila les bouteilles et les somnifères comme on s’enfile des chips.
Ce jour là, sa mère rentra plus tôt que d’habitude....un hasard...
Il se réveilla 3 jours plus tard dans une chambre aux murs nus. Impersonnelle et froide comme un cadavre, une chambre d’hôpital.
Des tuyaux lui sortaient du nez et des bras. Il ne se souvenait de rien. Ou presque.
Elle semblait dormir si paisiblement....On aurait dit un ange...Puis le vide....
Il tenta d’arracher toute cette tuyauterie et de se lever. Il ne réussit qu’à s’échouer lamentablement sur le carrelage glacé de cette prison pour mourrant.
Après être sortit de l’hôpital, il ne voulu voir personne. Il n’avait versé aucune larmes, peut-être n’y croyait il pas, peut-être espérait-il encore se réveiller, et rire de ce stupide cauchemar.
Mais quand il vit le cercueil descendre dans ce trou noir, comme happé par l’abîme, il ne put se retenir. Ce fut la dernière fois qu’il pleura.
S’ensuivit une terrible dépression, qui empirait chaque jour un peu plus. Ses parents hésitèrent à l’envoyer en hôpital psychiatrique. Cela faisait un an qu’il n’avait pas mis un pied dans une salle de classe, qu’il ne voyait plus personne.
Un jour ils prirent le risque de le renvoyer en cours.
Ce fut cette année ci que Dani découvrit l’enfer de la drogue. Il avait commencé par des joints, pour passer très rapidement à l’ecstasy...puis la cocaïne...puis l’héroïne...
A 17 ans, 6 mois et 14 jours, Dani était devenu un junkie.
Dès 18 ans, il était partit de chez lui pour vivre avec ses amis dans un squat pour vivre à fond ses rêves artificiels, pour essayer de plonger dans l’oubli.
Il avait maintenant 21 ans, décharné, les yeux constamment explosés, un véritable camé.
Il savourait l’héroïne qui circulait dans son sang, qui le faisait voler plus haut que les oiseaux.
Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas plané, avant il en prenait juste pour soulager son manque, mais son interruption de 3 jours avait suffit pour que l’héroïne retrouve son efficacité...
«
Mais nous saignerons encore, à la vie comme à la mort »
Soudain il la vit. On ange...penchée sur lui elle le fixait de ses grands yeux clairs, ses lèvres charnues dessinant un sourire, ses cheveux rayonnant comme le soleil...A son cou, toujours la même petite chaîne d’argent, au bout de laquelle se balançait un petit ange déchu.
Elle était là ! Devant lui, lui tendant la main. Les larmes lui montèrent aux yeux. Evidemment, tout cela n’était qu’un cauchemar n’est ce pas ? Alors Dani lui sourit, lui prit la main, approcha doucement ses lèvres de son oreille, et lui murmura enfin les mots qu’il n’avait jamais sut lui dire.
Clara arriva dans la rue du squat. Elle revenait pour Dani, pour l’aider...
Il y a 3 jours, assise dans ce qui servait de salon, elle lui avait demandé, le regard dans le vague, à quoi ça pouvait bien lui servir de se défoncer comme ça. Comme il ne répondait pas, elle lui avait craché :
« C’est ta foutue merde ou moi ! »
Elle avait baissé les yeux sur lui. Il été en train de se confectionner des rails avec sa carte d’identité. Elle l’avait regardé furieuse, et la seule chose qu’il trouva a lui dire fut : « T’en veux ? »
Elle l’avait plaqué.
Mais maintenant elle avait des remords, elle savait qu’il ne s’en sortirait pas tout seul.
Elle entra dans la salle à manger, enjamba tout ces squelettes endormis à même le sol et gagna la chambre où dormait Dani.
Elle s’y attendait.
Il était sur son matelas, les yeux grands ouverts, un immense sourire comme elle ne lui en avait jamais vu, l’air tellement heureux qu’il rayonnait. Immobile.
Overdose.
Dans sa main gauche, crispée sur son cœur, une petite chaîne d’argent avec un pendentif en forme d’ange déchu...
«
A nos rêves, enfin...A nos paradis sans fin... »
Sujet: Nouvelles HS 
Ven 13 Juin - 18:02
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